L'usage ou simplement le temps qui passe peuvent altérer les vernis. Les deux vernis anciens sont le vernis gomme laque (utilisé depuis des siècles) et le vernis cellulosique (utilisé à partir de la fin de la Première Guerre mondiale).
Le vernis gomme laque résiste bien au temps mais son ennemi numéro un est l'alcool, puisque c'est précisément son solvant. La surface mise en contact avec un alcool (fort ou moins fort) est "brûlée" dans le jargon des vernisseurs. C'est donc un vernis assez fragile chimiquement, mais si la forme de la surface à vernir est simple, sans arêtes ou ressauts, reprendre un vernis gomme laque n'est finalement pas très rébarbatif.
Pour le vernis cellulosique, il semble que le temps lui-même le dégrade, ainsi que les ultra-violets. Le vernis en se desséchant devient dur, rigide, puis cassant ; il se craquèle et se fendille. Ensuite, quand le vernis est fendillé, l'humidité de l'air s'introduit dans le bois de placage à l'emplacement des fentes, créant ainsi des différences d'humidité dans le placage. Ces différences finissent par faire gonfler le bois du placage là où il y a des fentes, et redressent leurs arêtes. Sur le schéma ci-dessous, en haut vernis en bon état, au milieu vernis fendillé, et en bas vernis fendillé et tuilage du bois :
Partie inférieure épaisse : le bois de placage (environ 0.5 mm) Partie supérieure mince : le vernis, en bon état (haut), craquelé (milieu) et tuilé (bas). |
Lorsque la surface est dans cet état-là, ce qui fait l'attrait d'une finition vernie est largement perdu. L'aspect devient moins beau, la surface attrape la poussière, et la lumière ne joue plus aussi agréablement sur la surface unie. La teinte perd beaucoup de son uniformité. Au toucher, la surface qui était soyeuse ou lisse devient rêche et rugueuse.
Il est également notoire qu'avec le temps, le vernis cellulosique devient grisâtre ou verdâtre, et surtout il perd peu à peu sa transparence. Cela dégrade l'aspect visuel. Les subtils effets de moirure sont perdus, et la teinte générale devient triste.
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