Dans les brocantes, on trouve souvent des jolies boîtes à cigarettes ou cigares Art Deco, mais qui sont endommagées. Le dommage le plus courant est la charnière "piano" arrachée et la partie qui recevait la charnière fendue ou présentant des éclats, des manques. La raison est que la charnière est fixée par de très petites vis et ne résiste pas si le couvercle est soumis à un effort de pression vers le haut lorsqu'on referme la boîte en forçant dessus parce qu'elle est trop remplie (ou remplie avec des choses compressibles mais en trop grande quantité, comme une accumulation de papier pliées). En appuyant sur la face avant du couvercle pour fermer la boîte, on force sur la charnière à l'arrière et elle lâche. L'autre cause est quand on a trop forcé en ouverture, au-delà de la course autorisée, alors c'est la partie arrière de la boite qui lâche, sous cet effet d'arrachement. Détériorées, ces boîtes sont alors traités par le brocanteur comme du rebut, et mélangées avec les autres babioles dans des caisses où il faut fouiller. C'est d'autant plus regrettable que ces boîtes sont souvent d'une grande valeur esthétique au départ. Elles sont généralement en palissandre ou en ébène de Macassar, ou encore en loupe de diverses essences. Tous ces bois sont durs et résistent assez bien au mauvais traitements dans des caisses, et c'est généralement le vernis qui seul est endommagé. En définitive, le travail est souvent le même : réparer les fentes et les éclats du bois; rendre un fonctionnement fluide à la charnière un peu coincée ou tordue et la faire briller; remplacer les vis manquantes en laiton; enfin dé-vernir puis re-vernir. Tout ceci ne représente pas une grosse somme de travail, et ramener à la vie un bel objet tout simple comme celui-ci est toujours une satisfaction. Ces boîtes en mauvais état se vendent aux alentours de 15 à 25 euros.
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Boite restaurée en placage d'ébène de Macassar avec des incrustations de loupe. |
Le fond de la boîte était juste un peu fendu au niveau de la charnière. |
Boîte en cuir de pécari teinte cognac et poignée d'ouverture en laiton doré. |
Intérieur en cuir de chevreau noir. L'ouverture se fait par une charnière à pivots invisible, d'une facture très soignée. C'est le maroquinier "Longchamp" qui faisait ces boîtes. |
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La boîte est entièrement en bois précieux massif. Le prix d'achat n'était même pas au prix du bois... |
Ici, il y avait à gauche un manque de bois, que j'ai remplacé par de la pâte à bois teintée au plus proche. Un trou de clou dans la charnière témoigne d'une tentative ancienne de rafistolage. |
La propriétaire se prénommait peut-être "Eugénie" ou "Elisabeth", car la marqueterie forme des motifs de E enlacés en carrés par quatre |
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