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Amoureux de l'Art Déco Moderniste, je vous convie à un voyage à travers quelques expériences de restauration d'objets, et aussi quelques réflexions à propos de la restauration, spécifiquement dans le domaine de l'Art Déco. La marque du mobilier Art Déco moderniste, c'est le rejet de l'ornement, et une manière nouvelle de penser les lignes, les formes, avec enfin une prédilection sans cesse affirmée pour les matières nobles. Pour le bois, Palissandre, Coromandel et Macassar sont en vedette.
samedi 30 janvier 2021
vendredi 22 janvier 2021
Un lampadaire à tablette
Achat
Acheté à Foix dans un élan d'enthousiasme pour l'originalité du design, ce lampadaire provient d'une demeure d'Ax-les-Thermes. Difficile de dire s'il est Arts Deco ou "Années 50", mais en tout cas ce design associant luminaire et tablette sur deux éléments séparés mais solidaires est rarissime, il m'a été jusqu'ici impossible d'en trouver des exemples similaires sur internet :
Pour ce qui est des lampadaires à tablette, on trouve beaucoup plus fréquemment une architecture dans laquelle les tablettes sont fixées sur le fût du luminaire lui-même, soit de façon axiale, soit de façon légèrement déportée grâce à un bras.
A l'achat, il manque toute la partie supérieure, l'état originel est donc une énigme : dispositif d'éclairage en verre ou simple abat-jour ? Deux éléments font pencher pour l'hypothèse d'un simple abat-jour: la bague sur la douille comme seul dispositif de serrage, et la faible solidité de la liaison entre le fût et la partie supérieure :
En effet, la douille n'est fixée au fût que par deux toutes petites vis (3 x 20) qui de plus prennent le bois "de bout" c'est à dire que les vis sont parallèles aux fibres du bois. Enfin, à cause de l'encombrement de la douille les deux vis se retrouvent à trois millimètres du bord extérieur du fût, avec donc un risque d'éclatement du bois en cas d'effort. Cette méthode de liaison peu orthodoxe ne peut convenir que pour de faibles efforts, elle est incompatible avec une vasque en verre, bien trop lourde. Le programme envisagé étant précisément de coiffer ce luminaire d'un dispositif en verre pour l'éclairage, il faudra donc trouver une solution plus solide pour la liaison avec le fût.
dimanche 17 janvier 2021
Petites boîtes
Dans les brocantes, on trouve souvent des jolies boîtes à cigarettes ou cigares Art Deco, mais qui sont endommagées. Le dommage le plus courant est la charnière "piano" arrachée et la partie qui recevait la charnière fendue ou présentant des éclats, des manques. La raison est que la charnière est fixée par de très petites vis et ne résiste pas si le couvercle est soumis à un effort de pression vers le haut lorsqu'on referme la boîte en forçant dessus parce qu'elle est trop remplie (ou remplie avec des choses compressibles mais en trop grande quantité, comme une accumulation de papier pliées). En appuyant sur la face avant du couvercle pour fermer la boîte, on force sur la charnière à l'arrière et elle lâche. L'autre cause est quand on a trop forcé en ouverture, au-delà de la course autorisée, alors c'est la partie arrière de la boite qui lâche, sous cet effet d'arrachement. Détériorées, ces boîtes sont alors traités par le brocanteur comme du rebut, et mélangées avec les autres babioles dans des caisses où il faut fouiller. C'est d'autant plus regrettable que ces boîtes sont souvent d'une grande valeur esthétique au départ. Elles sont généralement en palissandre ou en ébène de Macassar, ou encore en loupe de diverses essences. Tous ces bois sont durs et résistent assez bien au mauvais traitements dans des caisses, et c'est généralement le vernis qui seul est endommagé. En définitive, le travail est souvent le même : réparer les fentes et les éclats du bois; rendre un fonctionnement fluide à la charnière un peu coincée ou tordue et la faire briller; remplacer les vis manquantes en laiton; enfin dé-vernir puis re-vernir. Tout ceci ne représente pas une grosse somme de travail, et ramener à la vie un bel objet tout simple comme celui-ci est toujours une satisfaction. Ces boîtes en mauvais état se vendent aux alentours de 15 à 25 euros.
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Boite restaurée en placage d'ébène de Macassar avec des incrustations de loupe. |
Le fond de la boîte était juste un peu fendu au niveau de la charnière. |
Boîte en cuir de pécari teinte cognac et poignée d'ouverture en laiton doré. |
Intérieur en cuir de chevreau noir. L'ouverture se fait par une charnière à pivots invisible, d'une facture très soignée. C'est le maroquinier "Longchamp" qui faisait ces boîtes. |
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La boîte est entièrement en bois précieux massif. Le prix d'achat n'était même pas au prix du bois... |
Ici, il y avait à gauche un manque de bois, que j'ai remplacé par de la pâte à bois teintée au plus proche. Un trou de clou dans la charnière témoigne d'une tentative ancienne de rafistolage. |
La propriétaire se prénommait peut-être "Eugénie" ou "Elisabeth", car la marqueterie forme des motifs de E enlacés en carrés par quatre |
samedi 16 janvier 2021
Quelle restauration en Art Deco ?
La restauration..., vaste débat ayant fait couler beaucoup d'encre depuis deux siècles. Il est hors de propos ici d'ajouter un grain de sel supplémentaire non autorisé de surcroît à ce débat. Il est question ici de décrire un peu l'esprit de ma démarche personnelle. Elle est spécifique à l'Art Deco d'une part, et aux objets détériorés ou hors d'usage d'autre part.
Pourquoi y aurait-il une spécificité Arts Déco pour la restauration ?
Il ne faut pas perdre de vue que "Art Deco" est la dénomination qui a prévalu pour le mouvement de réaction à l'Art Nouveau, et qui a émergé aux yeux du grand public lors de l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris, en 1925. Le mot "industriels" est important car la démarche visait entre autre à entamer une réflexion sur la façon dont l'art pouvait s'insérer pleinement dans une production de type industrielle, la production de masse qui commençait à éclore. L'une des interrogations du mouvement était de comprendre s'il était possible d'allier production de masse et démarche artistique, ou d'inclure une démarche artistique dans la production de masse. La démarche n'était pas uniquement basée sur la rupture avec les excès ornementaux de l'Art Nouveau, il y a une réflexion nouvelle sur la production.
A ce titre on devrait pouvoir distinguer deux types d'Art Deco opposés. D'une part, l'Art Deco d'exception (Ruhlmann,...) celui de la pièce unique et précieuse qui vise les clients richissimes, et d'autre part l'Art Deco de masse qui vise au contraire à faire bénéficier les masses à l'accession d'une forme de beauté, via l'industrialisation des procédés. On pourrait citer ici par exemple les verres moulés signés (d'Avesn, Muller Frères,...) qui étaient proposés la plupart du temps à des prix très démocratiques. Ensuite il y a des créateurs qui se placent dans des gammes intermédiaires, comme Jean Perzel pour les luminaires, avec une production plutôt semi-industrielle.
On peut considérer, c'est ma démarche, que pour un objet industriel, une remise à neuf n'est pas un crime de restauration. Selon moi, garder la "patine du temps" n'a pas forcément un sens dans ce cas précis. Prenons l'exemple du nécessaire de fumeur restauré ici. Il est probable que c'est un objet semi-industriel, et on imagine aisément une aspersion de vernis cellulosique un peu à la chaîne pratiquée simultanément sur un grand nombre d'éléments. Or après un siècle, le vernis est en ruine car les UV le détériorent complètement. Mais l'objet n'était pas conçu originellement pour avoir une apparence "en ruine". Il était conçu pour avoir une apparence standardisée, telle qu'elle se manifestait au terme du processus standardisé de production en série. Il est donc légitime selon moi de remettre l'objet dans un état compatible avec cette idée initiale d'apparence standardisée. Je n'ai eu aucune hésitation à dévernir puis revernir à neuf, et ce en utilisant du vernis gomme laque, existant évidemment à l'époque puisque cette technique est multi-séculaire.
Nombre d'antiquaires sur internet remettent à neuf le mobilier Art Deco (dans la description, on trouve la mention "entièrement restauré dans notre atelier"). Il faut donc en conclure que la démarche ne choque pas, même pour des meubles haut-de-gamme. Ce qui me semble plus contestable en revanche, c'est que très souvent la restauration du vernis s'effectue "au-delà du neuf" : on voit des meubles brillants comme des miroirs sous une couche d'au moins un millimètre de vernis "gloss". Or dans ce cas il s'agit de vernis polyuréthane (vernis PU) qui n'existait pas à l'époque, et à ma connaissance, les meubles Art Deco neufs n'avaient pas cet aspect de surface glossy, les photos d'époque en témoignent. Donner une apparence glossy à un meuble Art Deco c'est donc déjà entrer dans une optique dite "meuble relooké" à laquelle je n'adhère pas, surtout lorsqu'il s'agit de meubles uniques ou haut de gamme.
Exemple d'un buffet restauré "glossy" avec vernis bi-composant (PU).
Pour le bois, le vernis gomme laque était très utilisé à l'époque Art Deco, que soit pour des objets courants ou pour des pièces de mobilier haut-de-gamme. Il me semble que les vernis cellulosiques étaient plutôt réservé aux objets de moyenne gamme et bas-de-gamme, ou pour certaines parties de meubles peu visibles (étagères, intérieur des portes...). Pour ma part, après une expérience peu agréable avec du vernis cellulosique, je restaure tous les bois en vernis gomme laque. C'est un procédé qui est un peu long, mais qui reste très artisanal, ce qui me convient bien car je ne suis pas pressé : des chiffons, de l'alcool, de la gomme laque, et du temps, c'est à peu près tout ce qu'il faut.
Pour la lustrerie en laiton, il est très courant de voir des vernis abîmés, ce qui se traduit par des zones contrastées (zones oxydées noires voisinant avec des zones jaunes tirant sur l'orangé). C'est le signe que le laiton était vernis et que le vernis c'est usé. Dans ce cas il s'agit de vernis cellulosique. Je ne suis pas un chaud partisan du vernis cellulosique sur laiton car il devient d'une teinte bizarre tirant sur le vieux jaune orangé. Si les pièces ne sont pas trop difficiles à nettoyer, je préfère carrément ne pas re-vernir. Ceci dit, le vernis cellulosique est assez facile à appliquer sur le métal, à l'inverse du bois.
En conclusion, la remise à neuf des objets industriels ou semi-industriels ne me choque pas, mais cela doit se faire avec des procédés non anachroniques. C'est la démarche que j'adopte.
La restauration d'objets détériorés.
Les objets ou meubles Art Deco, peut-être du fait de leur caractère "industriel" réel ou perçu ont souvent été traités avec beaucoup moins de soin au cours de leur carrière que les véritables antiquités anciennes, considérés comme étant plus irremplaçables. Il n'est donc par rare de voir des objets ou meubles Art Deco estropiés, détériorés, ou alors en bon état mais incomplets. Pour les luminaires, il est très courant que la partie de l'éclairage lui-même soit manquante, car l'abat-jour fragile est souvent tombé en lambeaux au grenier, et la verrerie (vasques coupelles, globes, tulipes) est partie en morceau lors d'une manipulation malheureuse. Nombre de coiffeuses ont perdu leur miroir. J'ai même trouvé (et acquis) un meuble estampillé Jean Fauré qui avait perdu une partie des planchettes apparentes constituant l'arrière du meuble.
Dans ce cas, il me semble qu'il n'y a que deux possibilités. Primo la restauration type "musée": qui consisterait par exemple à trouver le même luminaire avec les verreries intactes, ou même les verreries dépareillées parvenues séparément jusqu'à nous. Pour un meuble, souvent unique, c'est une impossible gageure. Secundo, la restauration type "système D" : si le miroir d'une coiffeuse à disparu avec sa monture, on peut le remplacer soit par un autre miroir soit par ... rien du tout.
Le créneau qui me convient le plus est celui des objets détériorés, ou auxquels manquent des éléments, et rendus inutilisables ou inesthétiques. Tels quels, ils sont plus ou moins voués à la poubelle. Mais pour moi au contraire, cet état de détérioration est une carte blanche pour restaurer sans me poser de questions sur la rigueur absolue de la démarche de restauration. Du coup, c'est plutôt l'aspect "retour à un aspect plausible et plaisant" qui me guide, plus qu'une authenticité retrouvée à tout prix. Du point de vue d'un antiquaire ou d'un expert, cette démarche a toute les chances d'être qualifiée d'infâme bricolage, de bidouille etc. Mais à ceci je réponds que l'objet que je modifie n'atterrira jamais dans leur boutique, du fait justement de son état de détérioration. Ils ne sont donc pas concernés par cet objet, il est virtuellement hors commerce et hors du champ de leur jugement. En substance, l'alternative est entre la poubelle et la remise en état dans un état certes imparfait, mais plausible et qui conserve la vie à l'objet.
jeudi 14 janvier 2021
Un petit baromètre
Pour se faire la main sur la technique des placages simples, rien de mieux que d'utiliser de petits objets promis au rebut. Un baromètre glané sur un site internet bien connu de débarras me décide à explorer cette voie. Voici le baromètre dans son état initial à la réception du colis, la taille réelle est d'une douzaine de centimètres de côté:
L'esthétique de l'objet est une catastrophe à mon goût, mais l'idée ici est de transformer complètement son apparence. Il y a d'autant moins de scrupule à "dénaturer" l'objet que le baromètre ne fonctionne plus du tout, et il y a donc fort à parier que cette tentative de vente était la dernière étape avant la poubelle (le prix demandé n'atteignait pas les frais de port).
Diagnostic technique
Comme on le voit, l'indication "Variable" au lieu d'être en haut se trouve à droite et de travers. En fait tout le baromètre (cadran et mécanisme) ballote dans son logement. A l'ouverture de la plaque arrière, il apparaît que les vis de fixation de la console en laiton sur la cloche en aluminium sont manquantes (voir photo ci-dessous). La potence servant d'amplificateur au mouvement (appelée aussi "levier") est sortie de son logement. Le scénario est clair : suite à une chute, la potence est sortie de son logement, il y a eu tentative infructueuse de réparation et d'ouverture, suivie d'une mise au rebut avec perte des vis de fixation. L'ouverture du mécanisme interne nécessite de désolidariser la cloche assez solidement assujettie à la partie avant, en verre et laiton. La potence est la tige rotative que l'on voit sur la droite du châssis, fixée aux deux extrémités par deux vis bleues pointues:
Les trois vis de fixation étant perdues et non standard, il faut re-tarauder les trois perçages pour recevoir de nouvelles vis (ici du 2.5 mm):
Ensuite, il faut complètement réviser les réglages du mécanisme (2 vis pour la raideur et une vis pour l'étalonnage). Pour cela, le mieux est de monter le baromètre sur une console avec un grand percement à l'arrière, de telle sorte que les trois vis soient accessibles:
En bas du percement, sur l'image ci-dessous, les deux vis acier pour la raideur, en haut à gauche, la vis laiton pour l'étalonnage. La potence maintenue en place par les deux vis bleues est tout en haut. Lorsque le baromètre est remonté dans la cloche, les deux vis de raideur doivent ne plus être accessible afin d'éviter une manipulation intempestive, seule la vis d'étalonnage doit rester accessible, en cas de changement de lieu:
Transformation du boîtier
Difficile de dater le boîtier, il me semble plutôt style "années 50", mais sans certitude. Il est un peu balourd dans ses proportions, et mon intention est de l'amaigrir un peu, pour s'approcher de l'esprit "skyscraper" en vogue dans la periode Art Déco, comme par exemple cette pendule:
Mes capacités pour ce qui est du placage étant celles d'un débutant, je limite cependant le nombre de ressauts, puisque chaque ressaut ou chaque angle coupé supplémentaire nécessite la découpe de petites pièces de placage potentiellement délicates à réaliser et à assembler. Afin de rendre la façade plus élancée, deux feuillures sont pratiquées sur les côtés. Pour cela il faut assembler un banc d'usinage pour la défonceuse.
C'est la règle générale avec cet outil : trente minutes d'installation pour un geste technique de trois secondes. Ensuite, afin d'élancer un peu la ligne, un socle constitué de deux gradins parallélépipédiques très simples est rapporté à la base de l'objet:
La forme est plus simplifiée que dans le style "skyscraper" où les décrochements et pans coupés abondent, mais pour cette première réalisation, je préfère commencer avec des surfaces simples à mettre en oeuvre pour les placages. Disons que c'est un design intermédiaire entre style "skyscraper" et moderniste.
mardi 12 janvier 2021
Un lampadaire Petitot à ailettes
Chez un antiquaire "moderne XX ème" à Toulouse que je ne citerai pas un lampadaire attend la bonne âme qui voudra bien de lui. Peut-être l'attend-il depuis longtemps car il exerce à la fois attraction et répulsion : la torchère et le fût sont magnifiques, le pied est hideux. Surpris par ce paradoxe, j'essaie d'en savoir un peu plus auprès de l'antiquaire :
"- C'est un lampadaire Art Deco, il est en parfait état, pas un seul éclat sur les ailettes en verre...
- Mais, le pied, il n'a pas l'air d'être d'origine ?
- si si, c'est le pied d'origine. etc..."
Un peu plus tard devant mes doutes réitérés (et le client étant roi), il concède un dernier repli au cas où: "... en tout cas c'est comme ça que je l'ai eu...". Décevante attitude, car dans ces conditions il n'y a plus de réelle différence avec un brocanteur, chez qui vous achetez ce que vous voyez. On attend tout de même qu'un antiquaire soit fiable dans son discours; son métier consiste aussi à faire les recherches nécessaires à la confiance de l'acheteur. Heureusement, il y en a beaucoup qui respectent l'éthique et travaillent avec conscience professionnelle.
Mais passons, là n'est pas le problème aujourd'hui : s'il est au "prix du métal", je l'emporte. Le prix affiché est plus que raisonnable, mais ma proposition bien inférieure semble satisfaire l'antiquaire, et c'est ce qui me faisait dire tout au début de cet article que l'objet attendait depuis peut-être longtemps son preneur.
Je n'ai pas pris de photo juste à l'achat, et pour illustrer le propos il me faut faire une reconstitution de l'aspect de la jonction pied/fût en utilisant un tube du même diamètre 40 mm (ici un vulgaire PVC au lieu du fût en métal chromé).
Il faut donc imaginer ici un tube chromé rutilant pour le fût. Au-dessous, ce pied en fonte d'alu très grossier, sommairement poli, ou plutôt poncé, et d'une forme plutôt "industrielle années 50" que Arts Déco La sortie du câble pleinement apparente, en partie supérieure du pied n'est pas compatible avec le standing du luminaire. Le pire esthétiquement est le ressaut à la jonction pied/fût, du fait que le diamètre du fût est plus grand que celui du sommet du pied. Bref ce n'est tout simplement pas crédible esthétiquement. Passons aussi sur "l'usinage" du percement en haut du pied, ce n'est même pas centré, et la portée n'est pas plane :
Une recherche internet m'indique rapidement qu'il s'agit d'une création de la maison Petitot, et une image du catalogue 1930 montre clairement que le pied original n'avait pas du tout cette forme (cinquième lampadaire en partant de la gauche ou second en partant de la droite) :
L'original est en métal chromé à trois gradins cylindriques. Quelques mois plus tard, je trouve sur un site marchand un modèle identique mais dans l'état originel, qui confirme exactement ce que l'on voyait sur le catalogue :
Incapable de réaliser un pied à l'identique, je prends donc le parti de faire quelque chose de différent mais crédible au regard de ce qui se faisait à cette époque. J'opte rapidement pour trois gradins cylindriques, les deux du bas en bois sombre vernis satiné, et celui du haut en métal chromé. Les exemples conformes à ce vocabulaire sont nombreux ci-dessous (avec deux ou trois gradins, et certains sont non en bois mais en métal peint) :
Sur ce plateau, les deux prises sont en bois clair à décor d'imitation Macassar. |